Je diviserais la poésie en cinq domaines fondamentaux : la poésie romantique, la poésie surréaliste, la poésie humoristique, la poésie du cri et la poésie ésotérique.
Mardi 15 octobre 1991.
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Je diviserais la poésie en cinq domaines fondamentaux : la poésie romantique, la poésie surréaliste, la poésie humoristique, la poésie du cri et la poésie ésotérique.
Mardi 15 octobre 1991.
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Le Monde la vie : est un livre monde.
Vendredi 27 avril 2012.
Mais je l’ai aussi cherchée […] à la télévision
- bonus, making-off, pré-montage, suite
du reportage sonore
«Où est la poésie ? Elle n'est pas dans le journal» d'Arte radio -
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Mais je l’ai aussi cherchée […] sur Internet, dans les […] théâtres
- bonus, making-off, pré-montage, suite
du reportage sonore
«Où est la poésie ? Elle n'est pas dans le journal» d'Arte radio -
- fiction II : personnage en quête de poésie sur Internet
(et dans les théâtres…) -
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Deux premiers poèmes de « Visages-miroir totémiques » d’En regard, Sur Singularte écrits en regard de la performance « Visage-miroir totémique » alors en cours de création.
Filmé par Rodolfo Enrique Espinoza Rios en marge de la création d'une autre performance de l'ex collectif Singularte au Centre Cuturel Pouya, Paris le 28 mars 2010.
Sur une idée de Philippe Guénin.
Alain Marc - Méta / mor / phose ?
Alain Marc / Laurent Maza
feuille bloc Rhodia n°12 format 85 x 120
dossier « Recherche le Monde la vie (fév. 89 - fév. 92) »
dos de papier listing informatique coupé en 140 x 160
dossier « Recherche le Monde la vie (fév. 89 - fév. 92) »
dos de papier listing informatique coupé en format proche du A4
dossier « Recherche le Monde la vie (fév. 89 - fév. 92) »
texte tapé à la machine à écrire électronique sur feuille A5 blanche
dossier « Recherche le Monde la vie (fév. 89 - fév. 92) »
Y a-t-il une issue à cette situation ?
« Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’il n’y a que des couvents. Je me dis parfois que la culture a survécu, après les Romains, dans les couvents, dans les monastères, pendant presque un millénaire. Je me demande si l’on n’est pas à l’entrée d’une nouvelle barbarie qui fera que nos valeurs ne survivront que dans les monastères. Mais il n’y a plus de monastères. »
Entretien de Bernard Noël par Václav Richter pour Radio Prague, novembre 2008.
Voir l'entretien complet sur Radio Prague.
Le projet [1], est celui d’une poésie populaire, sociale, politique, et urbaine.
Jeudi 2 décembre 1999.
[1] Du poème à dire et à crier le Monde la vie et de celui qui le suit, déjà commencé avec la Poitrine étranglée.
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Le cri. Qu’est-ce que cette émission sonore traduit ? Le plus reculé des âges, celui de l’avant langage…
Mi-avril 2010.
Les “Cris de Paris”, “l’Écrit du cri” (en l’occurrence, le cri chanté) : le cri d’appel.
*
Comment peut-on écrire, un cri chanté ? Ne serait-ce pas plutôt le chant du cri ? Trouble. D’un même passage d’une même opération de transcription (entre le fait de transcrire le cri par l’écriture ou et par le chant).
Lendemain, me renseignant et écoutant à la volée
des extraits du CD l’Écrit du cri de l’ensemble Clément Janequin
créé et dirigé par Dominique Visse.
— Elle : À l’opéra, lorsqu’une cantatrice ou un chanteur crie, on quitte quelque chose…
— Lui : Le cri est un passage.
*
— Elle : On ne peut pas demander à quelqu’un de trop crier, ou de crier trop souvent, surtout à un chanteur d’opéra, cela éprouve trop la voix.
— Lui : Lorsque l’on crie vraiment on ne s’abime jamais la voix…
Paris, vendredi 23 avril 2010.
Le “cri”, à l’opéra ou dans une certaine musique contemporaine : une certaine hardiesse dans la voix, voire, témérité. Soudain on se lâche. On se risque on y va : on se permet tout. On n’a plus peur de rien : on pousse la voix sans porter aucune autre attention à l’entourage, si cela va choquer, peut venir à notre détriment. Ou non !
*
Monter progressivement la voix. Atteindre, progressivement, cette expressivité, cette intensité, cette force du dire. Et soudain voilà le chanteur, d’opéra, à l’orée du cri.
On quitte le beau, le bel canto.
*
Le cri,
est la joie.
*
Le cri de basse (grave), le cri aigu : est-ce, la même expression ? Est-ce que le grave, et l’aigu (souvent : de la femme), exprime la même chose lorsque cette voix, ce timbre, de voix, monte ?
*
Le cri, le vrai cri, est bref, d’une émission, la plus brève possible. On condense toute, l’énergie, en un point, une sortie, d’autant plus maximum qu’elle est brève.
*
Le cri. Outre la simple émission sonore, charrie toujours du sens. Caché, silencieux, dans le cas du simple effet de voix, à seulement ressentir par l’auditeur, totalement explicite et donc conduit par le sens des mots prononcés, chantés. Par exemple, dans le cas de la transcription de cris historiques (révolte et autres).
Réécoutant des extraits du CD l’Écrit du cri,
jeudi 10 juin 2010.
L’Écrit du cri : le seul cri d’appel ?
*
Derrière tout cri d’appel (les commerçants ambulants, les vendeurs à la criée sur le marché à légumes ou à la poissonnerie) il y a un sens caché. Du style « Venez acheter mon produit ! ». Qui ajoute, surajoute, un autre sens. Qui se double au premier, de celui des mots émis du cri d’appel (« Ils sont bons mes légumes ils sont bons ! »), se dédouble se redouble. Doublure du sens, des deux sens, si intensément proches, que l’on ne le réalise bien souvent… même pas !
La pragmatique du langage.
Même jour.
L’Écrit du cri : le seul cri onomatopéique ?
*
Le chant du “cri” n’impliquerait-il que sa seule reproduction ?
Début juillet 2010.
Notes rédigées après un premier entretien avec la directrice artistique Mireille Larroche pour la préparation des soirées « les Cris du cri » dans le cadre des « Lundi de la contemporaine » de la prochaine saison de la Péniche-Opéra.
On peut écouter des extraits du disque l'Écrit du cri sur Fnac.com
J’ai cherché la poésie. Je me suis mis dans la peau d’une personne “ordinaire”. Je l’ai cherchée dans les journaux, dans les gratuits et les magazines nationaux. Voilà ce que cela donne.
Il s’agit évidemment d’une critique de la présence de la poésie dans les pages du Monde des livres, du supplément livres de Libération, du Figaro littéraire, des magazines le Nouvel observateur, Télérama, des journaux gratuits comme Métro, Direct matin, 20 minutes et autres (la journée fut celle du 27 et 28 mai 2010).
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Oser oser : Sollers dit à juste titre, qu’il est impossible de lire un passage d’un des livres les plus sulfureux du divin Marquis au journal de 20 heures. Est-il possible, de publier, ici et là en ligne, ce Verlaine là, mais aussi, Tout, ce Verlaine là ? Pas si sûr… Évidemment derrière, ces mots, parfois crus, s’exprime bien autre chose, qui est de l’ordre d’une souffrance, extrême et souterraine — Verlaine mourra quelques années après l’écriture de ce poème… Et où peut être le tabou, sur quelques mots, de cet ordre, face à l’HORREUR, de la guerre, et humaine ? Le tabou, justement : savoir, qu’à le per
pétuer, justement, on peut TUER, avec quelques mots rentrés, et choqués, un enfant encore trop jeune… Croyez-moi.
VIII
Un peu de merde et de fromage
Ne sont pas pour effaroucher
Mon nez, ma bouche et mon courage
Dans l’amour de gamahucher.
L’odeur m’est assez gaie en somme,
Du trou du cul de mes amants,
Aigre et fraîche comme la pomme
Dans la moiteur de sains ferments.
Et ma langue que rien ne dompte,
Par la douceur des longs poils roux
Raide et folle de bonne honte
Assouvit là ses plus forts goûts,
Puis pourléchant le périnée
Et les couilles d’un mode lent,
Au long du chibre contournée
S’arrête à la base du gland.
[…]
Paul Verlaine, Hombres, 1891, recueil publié posthume « sous le manteau » en 1903.
Lire d’autres poèmes érotiques de Paul Verlaine sur ce beau blog de la poésie du 18 et 19e De la poésie.
L’anthologie – l’« hantologie » dirait Pierre Bourgeade – est la poursuite (de temps à autre) de l’anthologie Poésies du cri - voir la lettre ouverte à Poezibao (et les commentaires).
LETTRE OUVERTE À POEZIBAO
Madame,
Je viens d'apprendre que vous avez refusé, sur votre site Poezibao, un de mes poèmes figurant dans l'anthologie en ligne d'Alain Marc, Poésies du cri, issue de son essai Écrire le cri. Motif de votre refus : le contenu explicitement érotique de ce texte que vous jugez irrecevable pour votre revue.
Vous trouverez une lettre ouverte au sujet de votre décision de censure signée par moi-même, suivie d'une lettre d'Alain Marc.
Philippe Guénin
Lettre de Philippe Guénin :
Voici donc le texte soumis à votre censure.
De retour, au centre du corps et du rêve, tout cela tu l'attendais, l'amant, avance plus vite, ne te refuse rien, viens-moi, ouvre-toi, je serai là, tu arracheras tes écorces d'acier, d'enfer et de joie, je t'attendrai,, je serai là, tu regarderas, tu me regarderas, et ta queue inventera mon corps, tu maîtriseras tout, je te le dis, je te dirais, mon seigneur, tu es mon maître, tout donné je suis, ressuscité autour de ton sexe, pour toi, que pour toi, jouir de ton plaisir que de ton plaisir, ne casse rien, cesse de dire non, abandonne les semelles de plomb, chausse les bottes de plumes de l'amour, , , , , , , , , , , , , , , , , , , oui, patrick, toi aussi, nu, devant toi à travers moi, et tu te bats encore, , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,
[...]
Il s'agit d'un passage du livre Tessons de lune, paru en 1993 au Mercure de France dans la collection « les Lettres françaises » que dirigeait Jean Ristat.
Eléments de réponses donnés à l'énigme suivante : quand apparaissent, comme ici dans ce poème, des paroles ouvertement érotiques, pourquoi sont-elles, à vos yeux, irrecevables (publiquement) ?
Si l'on parcourt votre site de poésie contemporaine Poezibao, dans l'ensemble des poèmes présentés - le panorama est très large -, certains font preuve de la plus grande audace formelle (bouleversement radical des règles syntaxiques, déconstruction du sens, etc.). Néanmoins, l'horizon des poèmes, de facture classique ou plus avant-gardiste, que vous avez choisis, demeure toujours policé et sublimé.
Ainsi tout se passe bien, tout est permis (selon vos critères) tant que l'écriture poétique demeure cantonnée dans un Éther formel qui la maintient le plus loin possible du magma des pulsions.
C'est précisément contre cela, chère madame, que Tessons de lune fut écrit.
En prenant le risque de ne plus séparer l'écriture du corps (sexué !), j'ai voulu évoquer crûment une passion et faire entendre, tel un chant, la fureur obscène du désir amoureux - pouvant parfois devenir, à mes yeux, l'une des dimensions primordiales de la poésie.
C'est donc cela que vous rejetez... Ce genre de paroles qui seraient pourtant « la voix barbare et fêlée venant de la profondeur de ton ventre » (Bataille), vous ne voulez donc ni les voir ni les entendre sur votre site généraliste.
Enfin sachez que Tessons de lune fut écrit à partir de l'amour fou d'un homme - l'écrivain Pierre Boudot dont j'ai été un élève et un ami proche - pour un autre homme. Cet amour incandescent alla jusqu'à la mort de Pierre Boudot. Ma façon de l'évoquer poétiquement ne fut pas un épanchement lyrique et larmoyant mais un requiem obscène.
Et j'irai jusqu'à penser que le contenu explicitement homosexuel du texte ci-joint n'a sans doute pas contribué à atténuer votre intransigeance normative...
Philippe Guénin
Lettre d'Alain Marc :
J'ai effectivement vu après un plein accord la publication en ligne de mon anthologie Poésies du cri brutalement interrompue. Cette anthologie est issue de mon essai Écrire le cri sur lequel Poezibao a pourtant consacré un très bel article. D'autre part, la liste des poètes concernés avait été préalablement donnée et acceptée [1].
Tout se passa très bien pour les onze premières publications. Il me parut alors nécessaire de montrer ce qu'était réellement une poésie du cri et de choisir dans la liste donnée une poésie encore plus parlante. Le moment était venu d'aller plus loin. Deux poèmes posèrent particulièrement problème : un premier de Paul Verlaine, tiré de son recueil Hombres, et un autre, extrait du superbe Tessons de lune de Philippe Guénin sous le prétexte qu'ils étaient trop explicites - sexuellement. Je proposai bien plusieurs solutions, comme de faire précéder le poème de Verlaine, l'un de ses plus corsés mais aussi de ses plus modernes, pourtant publié en poche depuis les années 70, par une introduction citant Sollers à propos de l'impossibilité de lire un extrait des 120 journées au journal de 20 heures. Rien n'y fit. Je me vis proposer le choix : soit de continuer une version forcément édulcorée de cette anthologie en censurant les poèmes ne "convenant pas", soit d'en arrêter purement et simplement la publication, ce que je fis.
Je poursuivis néanmoins ma route comme je le fais depuis le début, habitué des nombreuses embûches qui en jalonnent le parcours, non sans en sous-entendre, ici ou là, ce nouvel incident notamment sur le site Terres de femmes [2].
Les attirances mutuelles jouant bien leur rôle, il se trouve que je rencontrai Philippe Guénin quelque temps plus tard. Une collaboration s'engagea. C'est la perspective de la sortie de l'un de mes livres les plus importants à mes yeux qui me fit ressortir le dossier en décidant de mettre en ligne sur mon propre blog, lapoésiedoitquitterlabeauté, ce même extrait. J'en parlai naturellement, presque innocemment même, à son auteur. C'est face à sa réaction que je me ressaisis du sujet, et que quelques remarques me viennent à l'esprit.
Premièrement. Quand on passe visiblement de la théorie à son application tout devient plus conséquent, c'est-à-dire parlant, c'est-à-dire obscène. Mais n'est-ce pas là, justement, le but de toute vraie littérature ? Deuxièmement. Contrairement à ce numéro « porno » des Lettres françaises de Jean Ristat, qui fit date - août 1992 -, où il était prégnant que les images étaient bien plus inacceptables que les textes présents, ici, sur Internet, il s'agirait d'une régression supplémentaire, à un deuxième niveau...
Faut-il avoir si peur de ces petits boutons sur lesquels on n'a qu'à cliquer pour « Dénoncer un abus » et accepter de sacrifier la littérature sur l'autel d'une poésie banalisée et passe-partout ? Ce qui nous ferait presque croire qu'il n'y aurait plus dans ce monde de la poésie que des éditeurs bons chics publiant des poètes bons genres. Avec l'adage, que la poésie se doit d'être poétique ! Et seulement poétique ! Or la poésie est aussi, beaucoup plus que l'on ne croit, une poésie de combat. Ce qu'étaient, à n'en pas douter une seconde, les poésies érotiques de la fin de la vie de Verlaine. Or la poésie est aussi propulsion, et vers « par flèches jeté » (Mallarmé). Si je suis venu à la poésie et à la littérature, vierge de toute connaissance et de tous préjugés, c'est parce que j'ai rencontré des livres et des écrits qui m'ont parlé, directement.
Trop de structures en place sclérosent la poésie, lesquelles immanquablement censurent, au nom de la bonne foi. Or la censure est le contraire de la vie. Et ne peut que pousser au conformisme (nous voilà revenus au temps de la censure du Château de Cène de Bernard Noël, ou d'Eden, Eden, Eden de Guyotat, c'est-à-dire au tout début des années... 70 !). Ce que fuient toute vraie littérature et toute vraie poésie dignes de ce nom (est-il besoin de rappeler Bataille et les seuls livres nécessaires qu'il se promettait d'écrire ?).
Que peut être un site qui se veut le reflet de la poésie d'aujourd'hui s'il en filtre les expressions ? Un site, et un reflet, sûrement pas complet, ni fidèle, ni même honnête. En un mot : un site mort, qui véhicule la seule mort de la poésie (le contraire d'une poésie vivante). Et la poésie que je défends est hors de toute censure, hors de tout jugement moral. La poésie que je défends est une poésie ouverte à la pulsion de la psyché, et à tous ses imprévus. La poésie que je défends est une poésie qui parfois pulvérise le bon ordre, et toutes les idées en place. Une poésie, oui, qui serait capable d'empêcher un homme de se suicider ! Toujours en lien avec la vie, elle est : libre !
Alain Marc
Voici trois autres passages de Tessons de lune.
reliefs de silence, vallée polaire, bougie humaine amputée, battement, coincement de sexe, lui, chez cette femme, un autre, une femme, des lanières de métal en torsion, tissu de rêve décapé, morcellement d’ombre, pluie noire,
où es-tu, toi, l’amant, ses seins, sa voix menue, tu pilonnes, tu t’enlises, tu t’agrippes à mes fesses, tu coules, en elle, oublie tout, m’efface, te fais basculer très fort, elle t’a pris, te possède, elle t’enchaîne, à toucher ses lèvres, à caresser ses fesses, mini-jupe, tu t’excites, encore, la déculottes, continues, dans son cul, tu contorsionnes, vulve chaude, épaisse, brûlante, dans sa chatte, béante, gluante, démesurée, tu t’enlises, alors elle te soupire, t’allume, te murmure, suis qu’à toi, fais-moi pute, que pour toi, prends-moi, t’en peux plus, elle est belle à crever, t’en peux plus d’elle, me jetteras, partiras, qu’avec elle, tu râles, tu pilonnes, crachat de spermes, si difficile de te déboîter d’elle, je tremble, en moi, suis là que pour toi, n’ose plus rien, propulsé, je suis là, une épave, bousillées, crevée, allongée, contractée à vide, dans ma chambre, tu la pilonnes encore, je le sens, je le sais, elle, détruits-moi, redouble tes assauts, tu ne peux plus sortir d’elle, le sais, il est trois heures de ma mort, liqueur de sang, je bois, comprime, ma gorge, l’air bloqué, au fond, je te vois, cours après ton éjaculation, tu veux m’anéantir, toi, l’amant, à travers elle,
[…]
, carapace fiévreuse, , ,
[…]
, , nuit de la nuit, ,
Et le passage du poème de Paul Verlaine.
VIII
Un peu de merde et de fromage
Ne sont pas pour effaroucher
Mon nez, ma bouche et mon courage
Dans l'amour de gamahucher.
L'odeur m'est assez gaie en somme,
Du trou du cul de mes amants,
Aigre et fraîche comme la pomme
Dans la moiteur de sains ferments.
Et ma langue que rien ne dompte,
Par la douceur des longs poils roux
Raide et folle de bonne honte
Assouvit là ses plus forts goûts,
Puis pourléchant le périnée
Et les couilles d'un mode lent,
Au long du chibre contournée
S'arrête à la base du gland.
[...]
[1] La totalité de l'anthologie est toujours visible sur le site à l'adresse http://poezibao.typepad.com/poezibao/anthologie_posies_du_cri/.
[2] Voir la réaction et son commentaire à un poème de la très bonne anthologie de Jerome Rothenberg les Techniciens du sacré à l'adresse http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2008/05/vises-kunakipi.html#comment-113468870.
Cette lettre a été envoyée à Bernard Noël, Jacques Henric, Jean Ristat, Jean-Pierre Faye, Fabienne Courtade, Charles Pennequin, François Bon, Jean-Michel Maulpoix, Julien Blaine, Francis Combes, Lucille Calmel, Antoine Boute, Guy Darol, Sébastien Doubinsky, Andy Vérol, Arlette Albert-Birot, Emmanuel Ponsart, Éric Maclos, Luis Mizon, Zoe Valdes, Jean-Luc Maxence, Laure Fardoulis, Daniel Giraud, Jean Streff, Michèle Larue, Annick Foucault, Marie Morel, Mylène Besson, Élizabeth Prouvost, Anne Huet, Alain Oudin, Jean-Michel Devésa, les éditions Tristram, Laurence Viallet, le Mort-qui-trompe, Hermaphrodite, Cadex, les journaux, revues et magazines les Lettres françaises, la Revue des livres et des idées, Cassandre, Dissonances, Art press, Action poétique, Têtu, les sites Remue.net, Impudique magazine, le Mague, les Voleurs de feu, les radios Ici et maintenant, Radio libertaire, Radio Alligre, Vincent Teixeira, Jehan Van Langhenhoven, Kej, X.D.D.C., Joël Leick, Genevieve Houdent, Micheline Sevrin, François Laruelle, Marc Guillaume, Anne Larue, Yves de Fontbrune, et d’autres.
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De retour, au centre du corps et du rêve, tout cela tu l'attendais, l'amant, avance plus vite, ne te refuse rien, viens-moi, ouvre-toi, je serai là, tu arracheras tes écorces d'acier, d'enfer et de joie, je t'attendrai,, je serai là, tu regarderas, tu me regarderas, et ta queue inventera mon corps, tu maîtriseras tout, je te le dis, je te dirais, mon seigneur, tu es mon maître, tout donné je suis, ressuscité autour de ton sexe, pour toi, que pour toi, jouir de ton plaisir que de ton plaisir, ne casse rien, cesse de dire non, abandonne les semelles de plomb, chausse les bottes de plumes de l'amour, , , , , , , , , , , , , , , , , , , oui, patrick, toi aussi, nu, devant toi à travers moi, et tu te bats encore, , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,
[...]
Philippe Guénin, Tessons de lune, coll. « les Lettres françaises », éd. Mercure de France, 1992, p.28.
L'anthologie - l'« hantologie » dirait Pierre Bourgeade - est la poursuite (de temps à autre) de l'anthologie Poésies du cri lancée sur Poezibao.
LETTRE OUVERTE AUX CLIENTS ET AMIS DE LA LIBRAIRIE
LIBRAIRIE EN DANGER
Crée il y a neuf ans par deux libraires, pour assurer la présence du livre dans une commune de banlieue, la librairie Folies d'encre à Saint-Ouen, traverse aujourd’hui une passe difficile. Même si elle vient de se voir décerner le label LIR, gage de son professionnalisme...(faisant partie des 400 librairies labellisées décret 2009/395 du 8 avril 2009).
Nous devons faire face à une augmentation croissante de notre loyer privé, indexé sur le coût de la construction (+32% ces trois dernières années). De plus l'implantation de quatre grandes surfaces du livre sur Saint-Ouen et les communes alentours, représente une concurrence importante: pour faire vivre notamment les rayons théâtre et poésie, nous avons besoin de vendre davantage de livres.
La librairie est au demeurant une librairie qui fonctionne plutôt bien (des dizaines d'auteurs invités chaque année, expositions et débats mensuels), grâce au travail acharné de ses libraires, qui se payent quand ils peuvent leur 1000 euros de SMIC mensuel. Quand ils peuvent, c’est à dire souvent avec retard.
Cette librairie est un élément de la vie culturelle de la cité. C’est un lieu de débats, formels et informels, de rencontres, organisées et inorganisées, et bien sûr, de diffusion de la culture et de la pensée.
L’implantation en centre ville, lui permet de drainer le plus varié des publics. Les libraires sont en outre présents en multipliant les tables de presse lors de débats ici et là, de colloques. Mais nous souffrons de la fermeture des entreprises du quartier ces six dernières années (Etam, Valéo, A nous Paris etc), nous privant des achats des salariés le midi et du nombre croissant de rideaux baissés aux alentours (manque cruel de commerces diversifiés).
La librairie dispose d’un fonds impressionnant de livres neufs, à la fois en littérature générale, en sciences sociales, et jeunesse, BD, au même prix qu'ailleurs (cf Loi Lang sur le prix unique du livre). Elle assure par ailleurs un service très rapide de commande des livres dont elle ne dispose pas: le plus souvent en deux ou trois jours grâce au coursier.
Chacune et chacun peut faire quelque chose pour permettre à cette librairie de poursuivre son chemin en vendant plus de livres : en diffusant autour de vous notre programmation, en parlant de nous à votre CE, entreprise (pour des cadeaux, chèques cadeaux Folies d'Encre...), l'école ou la crèche de vos enfants, collèges (pour que les livres ne soient pas achetés que chez des grossistes), associations pour table de presse etc etc.
Vous pouvez également adhérer à l'association Enlivrezvous, association des amis de la librairie et participer à la librairie à une réunion d'information mardi 20 octobre à 21 heures et nous contacter par mail aux adresses mail suivantes enlivrezvous (at) gmail.com
foliesencre (at) wanadoo.fr
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Exceptionnel !
Christian Edziré Déquesnes est donc venu "dessaker" à Beauvais
son unique et mémorable lecture-performance
P. K. X = Pikar Kataklysm Xpéryanche
(Poésie chamanique et expérimentale en picard)
ce vendredi 15 mai 2009 de 20h45 à 22h30
à la galerie l’Art rue dans l’Art
à Beauvais
45 minutes et échange avec ceusses qui étaient présents
une "première" et une seconde partie
avec bien-sûr Xtian au sampler, chants, lectures et autres…
Message du 4 décembre 2008
de Christian Edziré Déquesnes à quelques-uns
« la littérature. Qui a quelque chose à dire. Écriture du cri, pour une littérature habitée. »
Dernières phrases d'Écrire le cri,
éditions l'Écarlate, page 135.
Je griffonne en vitesse sur le coin de la caisse enregistreuse du libraire qui m’a proposé de laisser un mot à un futur éditeur de la région : « Je crois à la poésie, une nouvelle poésie, une poésie publique ! »
Vendredi 30 août 1991.
Vendredi 30 mai 2008
Cher Rodolphe B.
Je suis très heureux que vous fassiez figurer le très bon the Wall d’Allan Parker, sur l’œuvre du groupe Pink Floyd alors largement insufflée par Roger Waters. Je suis également très heureux qu'y figure en bonne et due place, Pier Paolo Pasolini. Je suis par contre très étonné que vous n’y inscriviez pas le dernier Salo ou les 120 journées de Sodome, que je placerais pour ma part en tête, le trouvant "criant", du début quasiment à sa fin. Et là se trouve peut-être lové, outre noter le manque de l’obscène dans cette première sélection, un point qui me paraît essentiel quant à "mesurer" si une œuvre appartient à cette catégorie du cri, ou moins, ou beaucoup moins voire, pas du tout. J’ai souvent pensé, intérieurement et à chaque fois à ce sujet, à la discipline de la statistique. Et de me dire, d’ordonner alors, les œuvres intégrales si je puis dire, du cri, des seuls "chapitres" ou passages de qui, pour n’être pas inintéressant, n’en sont pas moins beaucoup moins fort. Quitte à se retrouver dans une discipline, avec très peu d’œuvres. Quelle importance ? Un raisonnement fort est à ce prix, d’une sélection draconienne des itérations.
La première sélection que vous m’avancez est intéressante en ce sens qu’elle permet déjà de dégager les deux tendances du cri que sont ce que je nommerai aujourd’hui la subjectivité (existentielle), là, je pense à Bergman, que vous avancez mais il y en a sûrement beaucoup d’autres et je pense en premier lieu à plusieurs films de Lars von Trier, pourtant bien différents, et en particulier à l’un de ses premiers, Europa, mais aussi au plus que très fort (touchant à la folie) Breaking the waves, et aussi les Idiots, mais aussi celle du social voire du politique, avec Eisenstein, que je ne connais malheureusement toujours que de renommée. Je suis plus réservé sur Godard, qui tout en reconnaissant qu’il est un des plus grands, me semble pour ce qui nous occupe, à savoir le cri, par trop baignant dans l’esthétisme. Je ne peux me prononcer sur d’autres, que je n’ai pas vus. Quant à vous donner une liste de mon cru je le repousse sur nos prochains échanges afin de porter cette première réflexion, présente, au plus vite à votre esprit.
Bien cordialement à vous
Alain Marc
Canal Mémoire de Lucien Suel —
Il y a un côté performance — j’y arriverai —, un peu comme le jongleur qui jongle avec huit balles. J’ai aussi pensé au Yi-King, ou au carré magique.
Premier semestre 2007.
« Cette poésie publique est mon journal intime ». Où Jean Cayrol parle « d’endiguer […] une actualité qui déborde de partout » et qui aveugle « par les spots des faits divers [1] ». Jean Cayrol aurait peut-être aimé proposer par sa « Poésie-Journal » une autre lecture des « problèmes nationaux et internationaux ». Force est de constater que le projet n’a pas atteint son but.
Dimanche 27 septembre 1992.