Je diviserais la poésie en cinq domaines fondamentaux : la poésie romantique, la poésie surréaliste, la poésie humoristique, la poésie du cri et la poésie ésotérique.
Mardi 15 octobre 1991.
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Je diviserais la poésie en cinq domaines fondamentaux : la poésie romantique, la poésie surréaliste, la poésie humoristique, la poésie du cri et la poésie ésotérique.
Mardi 15 octobre 1991.
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Mais je l’ai aussi cherchée […] à la télévision
- bonus, making-off, pré-montage, suite
du reportage sonore
«Où est la poésie ? Elle n'est pas dans le journal» d'Arte radio -
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Mais je l’ai aussi cherchée […] sur Internet, dans les […] théâtres
- bonus, making-off, pré-montage, suite
du reportage sonore
«Où est la poésie ? Elle n'est pas dans le journal» d'Arte radio -
- fiction II : personnage en quête de poésie sur Internet
(et dans les théâtres…) -
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J’ai cherché la poésie. Je me suis mis dans la peau d’une personne “ordinaire”. Je l’ai cherchée dans les journaux, dans les gratuits et les magazines nationaux. Voilà ce que cela donne.
Il s’agit évidemment d’une critique de la présence de la poésie dans les pages du Monde des livres, du supplément livres de Libération, du Figaro littéraire, des magazines le Nouvel observateur, Télérama, des journaux gratuits comme Métro, Direct matin, 20 minutes et autres (la journée fut celle du 27 et 28 mai 2010).
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Je griffonne en vitesse sur le coin de la caisse enregistreuse du libraire qui m’a proposé de laisser un mot à un futur éditeur de la région : « Je crois à la poésie, une nouvelle poésie, une poésie publique ! »
Vendredi 30 août 1991.
« Cette poésie publique est mon journal intime ». Où Jean Cayrol parle « d’endiguer […] une actualité qui déborde de partout » et qui aveugle « par les spots des faits divers [1] ». Jean Cayrol aurait peut-être aimé proposer par sa « Poésie-Journal » une autre lecture des « problèmes nationaux et internationaux ». Force est de constater que le projet n’a pas atteint son but.
Dimanche 27 septembre 1992.
« Là où nos commentateurs se retrouvent d'accord [...] : pour eux tous, la Poésie est suite ininterrompue de trouvailles [...] Plus le poème est bourré de "formules", plus il passe pour réussi. Il n'y a pourtant que les mauvais poètes qui font de "bonnes" images, ou qui, ne font que cela : ils conçoivent naïvement le langage poétique comme une addition de bonnes fortunes verbales [...] Le résultat est que cette poésie [...] est toute entière construite sur une sorte de dictionnaire poétique »
Et Roland Barthes de continuer. « Cette surcharge de trouvailles produit elle-même une surcharge d'admirations ; l'adhésion au poème n'est plus un acte total, déterminé avec lenteur et patience à travers toute une série de temps morts, c'est une accumulation d'extases, de bravos, de saluts adressés à l'acrobatie verbale réussie[1] »
[1] Roland Barthes, Mythologies, Points essais, p. 173-174.
« La poésie occidentale a perdu l'usage du cri. Exercice verbal, démarche de saltimbanques et d'esthètes. Acrobatie d'épuisés. »
Cioran, février 1965,
Cahiers 1957-1972, collection Blanche, Gallimard, 1997, p. 266
Cela me vient d’un trait :
« La poésie doit quitter la beauté. »
Mi-mai 2006.
Comme Aristote bouleversait les idées reçues en affirmant que ce n'est plus le mètre qui fait la poésie mais le sujet même de l’œuvre (l'histoire, pour Aristote[1]), je dis depuis déjà pas mal de temps que ce n'est pas forcément la forme qui fait la poésie mais surtout le sens (le choc du). Aristote parle par exemple de « l'effet de surprise ». Après le règne du signifiant, voilà venu le règne du signifié.
Samedi 16 janvier 1993.
Pourquoi la poésie ne serait-elle que cette façon de s'exprimer en arabesques avec ses enluminures et ses ornementations excessives ?
Jeudi 2 avril 1992.
Walter Benjamin prône « non seulement […] un changement de contenu mais aussi […] un changement de forme, non seulement […] un changement de forme mais aussi […] un changement de fonction[1] » (je souligne).
Mercredi 19 mars 1997.
[1] Reprenant les paroles d’un commentateur de l’œuvre du philosophe allemand.
Je recherche depuis longtemps un lieu où je pourrais travailler la mise en voix de la poésie, de ma vision de la poésie, comme pour continuer les premières expériences. Échos du projet. « Faire jaillir » la poésie « du silence ». Projeter sa voix « dans l'espace afin que naisse chez l'auditeur une émotion », un arrêt : « projection » de l'idée, de son intensité et de son rythme. « Faire circuler » l'intensité poétique dans l'espace : jeux d'échos et de croisements, jeux d'interventions alternatives[1]…
Paris, lundi 14 octobre 1991.
[1] En écho à la présentation de l'atelier du « Dire poétique » de Monique Royer qui se déroulait deux fois par semaine au sous-sol de l'église de la Madeleine à Paris.
En poésie, ou tout du moins dans ce qui est consacré comme étant de la bonne poésie, il ne doit pas y avoir de sens apparent. Il ne doit y avoir qu'un sens caché, deviné, qui se devine au fur et à mesure des ruptures et des retours. La polysémie est de rigueur. Multiplicité, multitude de sens qui s'enchevêtrent, qui forment un réseau complexe. Décrochage sémique, brouillage-embrouillage, et mélange des cartes sont de mise. Il y faut un sens diffus, touffu, sinon ce n'est pas de la poésie ! Entraînant le seul mécanisme possible chez le lecteur : le décodage !, seul outil à la recherche du sens, plutôt seul outil qui reste au lecteur pour qu'il trouve un sens, son sens, à lui (car devant cette polysémie, chaque lecteur trouve immédiatement son sens)…
(réflexion à poursuivre [1]).
Samedi 23 mars 1996.
[1] Lisant le recueil d'un poète local paru aux éd. Fourbis, qui contient par ailleurs, et à plusieurs endroits, de très bonnes choses…