Oser oser : Sollers dit à juste titre, qu’il est impossible de lire un passage d’un des livres les plus sulfureux du divin Marquis au journal de 20 heures. Est-il possible, de publier, ici et là en ligne, ce Verlaine là, mais aussi, Tout, ce Verlaine là ? Pas si sûr… Évidemment derrière, ces mots, parfois crus, s’exprime bien autre chose, qui est de l’ordre d’une souffrance, extrême et souterraine — Verlaine mourra quelques années après l’écriture de ce poème… Et où peut être le tabou, sur quelques mots, de cet ordre, face à l’HORREUR, de la guerre, et humaine ? Le tabou, justement : savoir, qu’à le per
 pétuer, justement, on peut TUER, avec quelques mots rentrés, et choqués, un enfant encore trop jeune… Croyez-moi.
VIII
Un peu de merde et de fromage
 Ne sont pas pour effaroucher
 Mon nez, ma bouche et mon courage
 Dans l’amour de gamahucher.
L’odeur m’est assez gaie en somme,
 Du trou du cul de mes amants,
 Aigre et fraîche comme la pomme
 Dans la moiteur de sains ferments.
Et ma langue que rien ne dompte,
 Par la douceur des longs poils roux
 Raide et folle de bonne honte
 Assouvit là ses plus forts goûts,
Puis pourléchant le périnée
 Et les couilles d’un mode lent,
 Au long du chibre contournée
 S’arrête à la base du gland.
[…]
Paul Verlaine, Hombres, 1891, recueil publié posthume « sous le manteau » en 1903.
Lire d’autres poèmes érotiques de Paul Verlaine sur ce beau blog de la poésie du 18 et 19e De la poésie.
L’anthologie – l’« hantologie » dirait Pierre Bourgeade – est la poursuite (de temps à autre) de l’anthologie Poésies du cri - voir la lettre ouverte à Poezibao (et les commentaires).