Je griffonne en vitesse sur le coin de la caisse enregistreuse du libraire qui m’a proposé de laisser un mot à un futur éditeur de la région : « Je crois à la poésie, une nouvelle poésie, une poésie publique ! »
Vendredi 30 août 1991.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Je griffonne en vitesse sur le coin de la caisse enregistreuse du libraire qui m’a proposé de laisser un mot à un futur éditeur de la région : « Je crois à la poésie, une nouvelle poésie, une poésie publique ! »
Vendredi 30 août 1991.
Vendredi 30 mai 2008
Cher Rodolphe B.
Je suis très heureux que vous fassiez figurer le très bon the Wall d’Allan Parker, sur l’œuvre du groupe Pink Floyd alors largement insufflée par Roger Waters. Je suis également très heureux qu'y figure en bonne et due place, Pier Paolo Pasolini. Je suis par contre très étonné que vous n’y inscriviez pas le dernier Salo ou les 120 journées de Sodome, que je placerais pour ma part en tête, le trouvant "criant", du début quasiment à sa fin. Et là se trouve peut-être lové, outre noter le manque de l’obscène dans cette première sélection, un point qui me paraît essentiel quant à "mesurer" si une œuvre appartient à cette catégorie du cri, ou moins, ou beaucoup moins voire, pas du tout. J’ai souvent pensé, intérieurement et à chaque fois à ce sujet, à la discipline de la statistique. Et de me dire, d’ordonner alors, les œuvres intégrales si je puis dire, du cri, des seuls "chapitres" ou passages de qui, pour n’être pas inintéressant, n’en sont pas moins beaucoup moins fort. Quitte à se retrouver dans une discipline, avec très peu d’œuvres. Quelle importance ? Un raisonnement fort est à ce prix, d’une sélection draconienne des itérations.
La première sélection que vous m’avancez est intéressante en ce sens qu’elle permet déjà de dégager les deux tendances du cri que sont ce que je nommerai aujourd’hui la subjectivité (existentielle), là, je pense à Bergman, que vous avancez mais il y en a sûrement beaucoup d’autres et je pense en premier lieu à plusieurs films de Lars von Trier, pourtant bien différents, et en particulier à l’un de ses premiers, Europa, mais aussi au plus que très fort (touchant à la folie) Breaking the waves, et aussi les Idiots, mais aussi celle du social voire du politique, avec Eisenstein, que je ne connais malheureusement toujours que de renommée. Je suis plus réservé sur Godard, qui tout en reconnaissant qu’il est un des plus grands, me semble pour ce qui nous occupe, à savoir le cri, par trop baignant dans l’esthétisme. Je ne peux me prononcer sur d’autres, que je n’ai pas vus. Quant à vous donner une liste de mon cru je le repousse sur nos prochains échanges afin de porter cette première réflexion, présente, au plus vite à votre esprit.
Bien cordialement à vous
Alain Marc
Canal Mémoire de Lucien Suel —
Il y a un côté performance — j’y arriverai —, un peu comme le jongleur qui jongle avec huit balles. J’ai aussi pensé au Yi-King, ou au carré magique.
Premier semestre 2007.